Maybe another day

J'ai l'impression que tout le monde autour de moi est en couple.  Et ça m'énerve parce qu'ils sont heureux, qu'ils partagent leur vie avec quelqu'un et pas moi.  J'ai tellement besoin d'un mec, mais pas n'importe lequel.  J'le cherche pas, mais j'le trouve pas non plus.  J'me sens toute seule depuis que j'ai perdu l'homme de ma vie.  Oui, j'ai des amis, mais j'ai besoin de quelqu'un près de moi, j'ai besoin d'une présence, d'une épaule, de quelqu'un qui me connaît vraiment, qui me connaît au complet.  Et qui m'aime au complet.

Il me semble qu'il y avait quelque chose de spécial entre nous.  C'était pas juste des caresses, des baisers, des "je t'aime"...  Nous étions plus que ça.  Tu me parlais de n'importe quoi et quelques fois, tu pleurais.  Avec toi, je me sentais mieux qu'avec n'importe qui d'autre.  Je te faisais confiance et toi aussi, jusqu'à un certain moment.  Nous riions franchement et nous chantions à tue-tête dans ton auto.  Tu croyais en moi et je croyais en toi.  Est-ce que tu me crois quand je te dis que tu étais mon meilleur ami?  Tout ça ne peut pas être disparu en quelques mois...  Tu me fuis et je ne comprends pas pourquoi, explique-moi.  Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ne veux pas me dire?  Est-ce que tu te sens mal à l'aise?  Ou est-ce seulement parce que tu ne veux plus de moi comme amie?...  Une réponse, c'est tout ce que je veux.  Parce que je n'en peux plus d'attendre et de ne pas savoir ce que tu penses.  Je n'en peux plus de te voir te forcer pour sourire.  Je n'en peux plus de me demander si tu vas bien, de m'en faire pour toi alors que toi tu as l'air de te foutre de moi.  Je voudrais tellement t'aider et je m'ennuie de toi, du vrai toi.

Je me sens seule.  Je ne sens plus sa présence autour de moi, avec moi.  À chaque pas, à chaque minute, j'avais l'impression qu'il était là, qu'il me supportait en silence.  J'avais le sentiment d'être aimée, peu importe ce que je faisais ou ce que je disais.  Il allait toujours être là pour moi.  Mais il est disparu.  Il est quelque part, à vivre sa vie, séparée de la mienne.  On dirait qu'il n'a plus besoin de moi ni de mon amitié.  Pourtant je sais que ce n'est pas lui qui garde contact avec ses amis, ce sont eux qui gardent contact avec lui.  Alors est-ce que c'est encore moi qui doit l'appeler et qui doit se sentir fatiguante?

La vie manque de spontanéité, de rires, de confidences.  La vie manque d'éclat sans toi.

Et moi aussi, je manque d'éclat sans toi.

« J'aimerais tellement qu'on soit capables de se parler pour vrai, un en face de l'autre.  Yeux dans les yeux sans se mentir.  Comme l'autre fois, quand on était saouls.  Y'a juste quand on est saouls qu'on se dit les vraies affaires.  Qu'on a le courage de les dire. »  Tout change, mais tout reste pareil.  Y'a trop de choses qui se passent dans ma tête, y'a trop de choses qui se passent dans sa tête.  Mais aucun de nous deux est capable d'en parler.  On se retrouve face à face pis on fait à semblant que tout est correct entre nous, qu'il n'y a pas d'ambiguïté.  Il y en a une.

« Parle-moi pis j'vais te parler.  Parle-moi pis on va se parler.  On va se dire la vérité. »  Au moins, on a encore quelque chose en commun.  La peur des mots.

Eh ben, ça fait chier.

Et pis on a juste le goût de brailler.

Je crois que j'ai tout gâché en ne faisant pas assez d'efforts.  Il est tanné, il a tout donné.  Il est tanné de se forcer.  Il voudrait que ça redevienne comme avant.  Moi aussi, c'est tout ce que je souhaite.

On est en break.  Et je suis complètement brisée.

Qu'est-ce qu'on fait quand on ne sait pas quoi faire?  Mais surtout, qu'est-ce qu'on fait quand on ne peut rien faire?

Regarder sans broncher.  Espèrer que ce sera toujours moi en première place.  Et pas elle.  Et pas lui.

Pourquoi je flanche, là, maintenant?  J'ai l'impression que je ne vaux rien.  Je n'ai pas d'amis, je suis toujours seule.  Même lorsqu'ils sont là, je ne suis pas capable de me mêler à eux.  Ils s'amusent, moi je fais semblant.  Et il faut toujours qu'il soit le centre d'attention et ça m'énerve.  Il voudrait que je m'amuse pour vrai, mais je n'y arrive pas.  Je n'arrive à rien dans la vie.  Je n'ai pas du but, pas d'avenir.  Oui, j'en ai un but, mais je fais rien pour l'atteindre, je fais tout le contraire.  Je n'ai plus de passions, plus de motivation.  Je passe mes journées de congé à ne rien faire, totalement rien.  Je déteste qui je suis, je me déteste.  Physiquement, je me trouve laide et psychologiquement, je suis tellement fuckée.  Qui va vouloir rester avec moi, qui va m'endurer toute la vie?  J'ai peur qu'il se tanne et qu'il parte.  J'ai réellement peur, de plus en plus.  J'ai peur qu'il trouve en une autre, ce qu'il ne trouve pas en moi.  Qu'elle soit jolie, qu'elle soit souriante, qu'elle soit indépendante, qu'elle soit heureuse et pas fuckée.

On arrive dans cette vie, les yeux grands ouverts.  On ne veut pas seulement voir, on veut apprendre, sentir, entendre, toucher, vivre.  On grandit et voilà que les obstacles surviennent.  Tout ne semble plus aussi beau qu'au tout début.  Certains tremblent, certains pleurent, certains souffrent, certains agressent.  On a tous des vies différentes et différentes personnes qui la conditionnent.  Ces personnes, on ne les choisit pas toujours.  On veut tout, on veut rien, on ne veut pas ressembler à un tel, on aime mieux ressembler à un autre.  Mais nous, on ne sait pas à qui l'on ressemble vraiment.  On a beau chercher dans leurs yeux, dans leurs livres, dans tous les racoins, mais les réponses, on les trouve rarement.  On devient ce qu'on croit être.  Certains sont forts, d'autres faibles.  Certains aiment, certains haïssent.  Certains pensent, d'autres agissent.  Certains battent, certains se battent.  Chacun a une personnalité, chacun vit des choses différentes et chacun a quelque chose à dire.  Chacun est intéressant et chacun mérite d'être écouté.  Chacun est quelqu'un.  Tout le monde est quelqu'un.

Il m'a appelée tantôt.  Juste pour me dire "Je t'aime".  C'est incroyable à quel point ça m'a fait du bien en plus.  Ma frustration est disparue pendant le temps où j'ai entendu le son de sa voix.  C'était tellement cute.  Bon bin, ce soir, 50 cennes ont servies à me redonner le sourire.  C'est juste ça que ça prenait?

Desfois, j'ai le goût de lui crier des bêtises par la tête, de le frapper.  C'est dégueulasse, je sais.  Et puis c'est là que je me rend compte que non, ce n'est pas à lui que j'en veux.  C'est à moi.

DÉPENDANCE.  C'est écrit gros de même dans mon front.  Pas dépendance à la drogue, pas dépendance au jeu, non.  Dépendance affective.  Et à mon avis, c'est celle qui fait le plus mal.  Quand t'es accro à quelqu'un, que tu penses à lui 24h sur 24, que tu ne vis que pour lui et que pour être avec lui, c'est grave.  Parce que l'instant où il te blesse, l'instant où il tourne le dos, l'instant où il s'en va, plus rien n'a de sens.  Tu as l'impression que ton coeur s'arrête et qu'il ne repartira jamais.  Mais en fait, il bat plus lentement, de plus en plus, et tu finis par sombrer.  C'est ce que j'appelle aimer trop.

Je fais jamais rien de la bonne manière.  Je n'ai jamais raison, j'ai toujours tort.  Les choix que je fais sont tous mauvais.  Je déçois tout le monde.  Je me mets à dos ceux qui disent m'aimer.

Est-ce que je suis quelqu'un de bien?

Pour une fois, j'ai l'impression que je vais réussir.  Que ça va marcher, parce que je veux que ça marche.  C'est rare que ça m'arrive.  D'habitude, je suis trop négative et tout le monde me le reproche, mais j'ai envie de leur prouver que je peux croire en moi.  Croire en moi juste assez pour que ça fonctionne, pour que mes rêves se réalisent.  Et j'ai envie de montrer à ceux qui ne croient pas en moi qu'ils avaient tort sur mes capacités.  J'ai envie de leur crier à la figure qu'ils auraient dû m'encourager au lieu de me rabaisser à chaque occasion.  Voilà.